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Vendre une partie de sa maison : est‐ce possible ?

Vendre une partie de sa maison : est‐ce possible ?

Vendre
Publié le 19/11/2025 - Mis à jour le 19/11/2025

Votre maison est devenue trop vaste ? Vous n’avez plus l’utilité de toutes les pièces ou dépendances ? Et si la solution n’était pas de déménager, mais de vendre une partie de votre habitation ? En effet, la division d’une maison individuelle pour en céder une partie est tout à fait réalisable… à condition de respecter un certain nombre de règles. Explications !

Comment vendre une partie de sa maison ? 

La vente d’une partie de maison, aussi appelée « vente à la découpe », consiste à diviser un logement individuel en plusieurs lots pour les céder séparément. C’est une opération tout à fait légale, mais strictement encadrée. En effet, il est impératif de s'assurer que le projet respecte les conditions prévues par l’article L 126 - 17 du Code de la construction et de l’habitation, sont notamment interdits : 

  • La division de logements frappés d’une interdiction d’habiter ou d’un arrêté de péril, ou comportant au moins 25 % de surfaces classées en catégorie IV selon la loi du 1er septembre 1948, c’est-à-dire des logements particulièrement vétustes ou insalubres ;
  • La division donnant lieu à la création de logements de moins de 14 m² et 33 m³, même si des pièces ou installations communes sont mises à disposition ;
  • La mise à disposition de locaux sans accès à l’eau potable, à l’évacuation des eaux usées ou à l’électricité, ou sans les diagnostics obligatoires (constat de risque d’exposition au plomb, présence d’amiante et, le cas échéant, état de conservation de l’amiante). 
Lors d’une vente à la découpe, l’intervention d’un géomètre-expert est indispensable. Ce dernier est chargé d’évaluer la faisabilité technique et juridique de la division. En outre, il réalise les plans et rédige l’état descriptif de division si la création d’une copropriété est prévue. Ce document permettra notamment de délimiter les lots et les parties communes, étape préalable à toute vente. Par ailleurs, si la vente d’une partie de votre maison implique des transformations comme l’ajout d’un escalier, la création d’un accès indépendant, ou la modification d’une façade, vous devez déposer soit une déclaration préalable de travaux, soit un permis de construire. Enfin, pour éviter toute mauvaise surprise, il est conseillé de consulter le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de votre commune. Ce document fixe les règles à respecter en matière de surface minimale des lots, d’accessibilité, de raccordements aux réseaux, mais il peut aussi prévoir des restrictions particulières dans certaines zones (secteurs protégés, périmètres patrimoniaux, etc.). Autant d’éléments qui conditionnent la faisabilité et la réussite de votre projet de division.

Pourquoi vendre une partie de sa maison ?

La vente d’une partie de son habitation peut répondre à plusieurs objectifs, souvent dictés par des considérations pratiques et financières :

  • Réduire les charges et l’entretien : lorsque la maison devient trop grande, que certaines pièces ne sont plus utilisées, la division permet de conserver son cadre de vie tout en diminuant les charges. Résultat ? Des économies d’énergie, une taxe foncière allégée et des frais de maintenance réduits.
  • Récupérer des liquidités sans déménager : plutôt que de vendre l’ensemble du bien, cette solution offre la possibilité de percevoir le fruit de la vente d’un lot tout en continuant à occuper une partie du logement.
  • Optimiser la valeur du bien : les petites surfaces se vendent en général plus cher au mètre carré. En cédant plusieurs logements indépendants issus de la division, le prix global obtenu peut dépasser celui d’une vente en bloc d’une grande maison. 
  • Financer un nouveau projet : la vente d’un ou plusieurs lots peut servir à réinvestir dans un autre bien, à réaliser des travaux de rénovation énergétique ou d’embellissement, ou encore à préparer un projet de retraite.
  • S’adapter au marché local : dans certaines zones, les grandes maisons trouvent difficilement preneur. Proposer des lots plus petits permet de cibler une clientèle plus large comme les primo-accédants, investisseurs, jeunes actifs…
  • Préparer une évolution personnelle ou patrimoniale : la vente d’une partie de maison peut accompagner une nouvelle étape de vie (retraite, séparation, transmission anticipée...). C’est aussi une manière de simplifier la gestion du bien et de prévenir de futurs conflits familiaux en cas d’héritage.

Les points de vigilance avant de se lancer

Vendre une partie de sa maison peut s’avérer rentable, mais nécessite de prendre en compte plusieurs aspects essentiels avant de se lancer :

  • Les raccordements techniques : chaque logement doit pouvoir être connecté de manière autonome aux réseaux d’eau, d’électricité, d’assainissement et, le cas échéant, de gaz. Une vérification en amont est indispensable pour garantir la viabilité de l’opération. 
  • La création d’une copropriété : dès qu’une maison est divisée en plusieurs lots sur une même parcelle, elle devient juridiquement une copropriété. Depuis 2019, les copropriétés à deux lots sont régies par des règles spécifiques, proches du régime de l’indivision pouvant être source de conflit. Par exemple, le copropriétaire majoritaire peut s’autodésigner syndic et prendre seul la plupart des décisions courantes. À l’inverse, certains travaux d’entretien peuvent être imposés par l’autre copropriétaire, même sans accord préalable. Autant dire qu’une bonne entente est indispensable ! 
  • La vie en habitat partagé : vendre une partie de sa maison, c’est accepter de partager certains espaces et de cohabiter avec de nouveaux voisins. Il faut anticiper les éventuelles nuisances (bruit, gestion des extérieurs, circulation, stationnement), en particulier si vous restez occupant. 
  • Le budget à prévoir : l’opération engendre des frais non négligeables. Entre les honoraires des experts, les démarches administratives, les travaux éventuels et les taxes, le coût initial peut être important. Il est donc essentiel d’évaluer la rentabilité du projet sur le moyen ou long terme.

Une alternative au déménagement qui séduit de plus en plus

Diviser sa maison et en vendre une partie est une solution judicieuse pour adapter son patrimoine à ses besoins réels. Elle permet de rester dans un cadre familier, tout en allégeant les charges et en valorisant le bien. Mais pour que cette opération soit un succès, elle doit s’appuyer sur une étude rigoureuse, un bon accompagnement technique et juridique, et une vision claire de vos objectifs patrimoniaux. Avant de vous lancer, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel de l’immobilier pour évaluer la faisabilité de votre projet, estimer la valeur des lots, et vous guider dans les différentes étapes. C’est le meilleur moyen d’éviter les mauvaises surprises… et de transformer un espace inutilisé en véritable opportunité.